Réforme constitutionnelle

Après l’abandon de la réforme constitutionnelle, continuons à défendre nos libertés !

Que restera-t-il des engagements de réformes constitutionnelles souscrits par le candidat François Hollande ? Rien. En revanche, il restera la tentative de modifier la Constitution en adoptant une thématique d’extrême droite et en y introduisant un régime d’exception de plus.

Si la LDH, section de Nîmes ne peut que se féliciter de l’abandon d’une réforme inutile et nuisible, elle déplore que le gouvernement, sa majorité et l’opposition poursuivent leurs efforts pour limiter un peu plus nos libertés au travers du projet de loi sur la réforme de la procédure pénale. Elle appelle les députés et les sénateurs gardois à revenir à la raison en refusant d’adopter ce texte.

Vive la liberté de migrer !

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Parler de l’immigration relève d’une gageure tant les idées reçues sont fortes comme les manipulations et l’utilisation à des fins politiciennes dont elle fait l’objet.
La vérité des chiffres
Le 13 octobre 2015, l’INSEE a publié deux études qui rendent compte d’un pays où les mobilités sont de plus en plus importantes. La part de la population immigrée augmente, mais de façon très modérée.
Le solde migratoire s’élève à + 140 000 en 2013. Ce chiffre accuse un recul (+ 164 000 en 2006).
En UE il s’élève en 2013 à 575 000 (3,4 millions d’entrées et 2,8 millions de sorties), soit 594 000 de moins qu’en 2006. La situation diffère selon les pays : par exemple, le solde migratoire de l’Allemagne augmente quand celui de l’Espagne devient négatif.
Le chiffre invoqué en matière d’immigration légale en France est d’environ 200.000 arrivées annuelles entre 2004 et 2012, mais il s’agit surtout de ressortissants européens.
En fait, sur l’ensemble de la population immigrée en 2012, 32,2% étaient Européens et 43% ressortissants d’Afrique. 6,4% de la population résidant en France est de nationalité étrangère.
L’accès à la nationalité française
Le nombre des naturalisations est passé de 8,1% à 8,9% de 2006 à 2013 et il est toujours aussi difficile de se voir accorder la nationalité française. Là aussi contrairement aux idées reçues, il n’y a pas de menace pour la cohésion nationale.
Les régularisations
La manière dont la France gère la régularisation des étrangers est inacceptable. Comment ne pas trouver absurde que l’on demande à un étranger de rester des années en situation irrégulière avant de pouvoir être régularisé ? Les circulaires de ces 20 dernières années ont été révélatrices de cette dérive récurrente. De surcroît les titres de séjour délivrés sont précaires, un an, dans leur grande majorité, le titre de séjour pérenne de 10 ans étant réservé à des situations particulières comme les conjoints de français, etc.
La réforme actuelle du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’asile (CESEDA) n’apporte pas de solutions malgré la volonté de créer un titre de séjour pluriannuel d’une durée modulable selon la catégorie juridique en cause.
Pour changer de statut il faudra demander une carte d’un an et ce n’est qu’à l’expiration de cette carte qu’il sera possible de prétendre à un titre pluriannuel. Par ailleurs, la préfecture pourra contrôler le droit au séjour et retirer le titre pluriannuel à tout moment.
Ce dispositif complexe ne simplifie pas les démarches administratives d’autant que le passage automatique à la carte de résident en est exclu. La précarité du séjour reste la règle.
L’asile
Plus de 60 millions de personnes sont déplacées en 2014 dans le monde, soit 42 500 personnes par jour selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Et nous le vivons chaque jour aux frontières de l’Europe. Dans ce contexte, la « forteresse » européenne ne fera qu’augmenter l’hécatombe et ne résoudra rien.
En France, demander l’asile relève du parcours du combattant. La multiplication des textes comme la Convention de Dublin qui oblige le demandeur d’asile à demander la protection dans le pays par lequel il est arrivé et non pas dans le pays de son choix, et la liste des pays dits sûrs établie et mise à jour régulièrement par l’OFPRA mettent de lourdes barrières aux demandes d’asile. Seulement un quart des demandes sont acceptées au sein de l’UE et la France est bonne dernière.
Et pourtant, il y a des solutions !
Le migrant ne représente pas un coût pour le pays dans lequel il se trouve sauf à le priver de tous ses droits. Le régulariser c’est lui faire payer des impôts, des cotisations sociales, participer à la vie économique et sociale du pays. Le laisser dans la clandestinité ou la précarité du séjour c’est non seulement le mettre en danger mais c’est se rendre complice des prédateurs maffieux et/ou terroristes.
Il faut redonner au droit d’asile sa véritable fonction de protection, cesser de faire la différence entre les migrants économiques et les migrants « politiques », et éviter ainsi de créer deux catégories de migrants. La directive de Dublin doit donc être revue de fond en comble et pas seulement suspendue par l’Allemagne au bénéfice des seuls Syriens.
Il est indispensable de réorienter les crédits des politiques européennes sécuritaires vers des politiques d’accueil et d’intégration, de cesser d’externaliser le contrôle des frontières à des pays peu respectueux du droit, qu’ils soient limitrophes de l’UE ou non.

L’Europe, continent vieillissant, a besoin des migrants. Il faut donc que les immigrés puissent circuler librement. Plus on fermera les frontières, plus ils feront tout pour ne plus repartir par peur de ne plus pouvoir revenir, dans un cercle infernal incessant.
Le droit de migrer est essentiel dans un monde interdépendant comme tous les travaux d’experts et d’économistes et ceux des grandes organisations internationales consacrés aux migrations (OIT, HCR, OCDE…) l’ont rappelé, études à l’appui. Ils soulignent aussi que les politiques migratoires doivent s’attacher à sécuriser les parcours, dans le respect des droits de l’homme, en assurant la fluidité de l’offre et de la demande de main-d’œuvre, dans l’intérêt des pays de départ comme des pays d’accueil. C’est un défi essentiel à relever dans l’intérêt de l’humanité toute entière.
Dominique NOGUERES
Avocate, membre du Comité Central de la Ligue des Droits de l’Homme

Etat d’urgence, déchéance : une machine à discriminer

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Retrouvez la table-ronde « Etat d’urgence, déchéance : une machine à discriminer » en vidéo, avec Françoise Dumont, présidente de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), Marwan Mohammed, sociologue au CNRS, Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France, et Florian Borg, président du Syndicat des avocats de France (SAF), organisée par Mediapart dans le cadre des « Six heures pour nos libertés », le dimanche 7 février 2016, à Grenoble.

19 mars ~ journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc

La loi votée le 6 décembre 2012 par la représentation nationale institue le 19 mars comme journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

Cette reconnaissance est le résultat d’un long chemin de vérité et de justice dues par la Nation à celles et ceux qui ont été marqué-e-s dans leur chair par la guerre d’Algérie ; des deux côtés de la Méditerranée mais aussi aux générations qui en sont issues. Le 19 mars, anniversaire du cessez le feu, commémore un événement essentiel: la décision commune des belligérants de faire taire les armes.

C’est pourquoi la Ligue des Droits de l’Homme si elle regrette que 54 ans après le 19 mars 1962 la réconciliation de toutes les mémoires de cette guerre ne soit pas encore achevée, appelle les gardois-e-s à transcrire dans une commémoration apaisée et respectueuse de l’Histoire cette volonté de faire cesser les violences de cette guerre qui a mis fin à la colonisation française de l’Algérie .

Fédération du Gard de la LDH

Réagir pour Beaucaire !

Comme vous le savez certainement, la mairie FN de Beaucaire a récemment débaptisé la rue du 19 mars 1962 pour la renommer «rue du 5 juillet 1962, Massacre d’Oran, à nos morts».

Plusieurs citoyens de la ville, pour la plupart membres de l’association «Réagir pour Beaucaire» (R.P.B.), ainsi que des représentants d’associations diverses, attachées aux valeurs de l’Histoire, ont décidé de ne pas oublier le message de paix que porte la date du 19 mars 1962, date de la fin de la Guerre d’Algérie.

La FNACA, au niveau national, a clairement condamné ce changement de nom
et commémore sans ambiguïté le 19 mars.
Par contre, la majorité du groupe beaucairois de cette association n’a pas réagi et a laissé, sans états d’âmes, le maire, Julien Sanchez, falsifier l’histoire.

Le 19 mars 2016, à 18h00, devant le Monument aux Morts du vieux cimetière de la ville (route de Saint-Gilles), après une courte
cérémonie, le maire va «s’exprimer» et renouveler ses propos à la fois révisionnistes et bellicistes.
Nous proposons, à ce moment-là, en signe de protestation, de quitter en silence le lieu de la cérémonie pour nous rendre dans l’ancienne rue du 19 mars, à moins de 500m, pour quelques prises de paroles, discussions, photos et le verre de l’amitié…
Il serait bien que nous soyons suffisamment nombreux.

Si vous préférez nous retrouver directement dans la rue du « 19 mars », nous ne pouvons pas garantir l’horaire mais ce sera vraisemblablement aux environs de 18h30.

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Pôle emploi, ne quittez pas !

La section Nîmoise de la ligue des droits de  l’Homme vous invite le vendredi 13 mars à 20 heures au Sémaphore à la projection du film Pôle emploi, ne quittez pas !  

Suivi d’un débat avec Laurent Mucchielli, sociologue. Prévente des places à partir du 1°mars

Sur le film :

Dans un Pôle emploi du 93, quarante agents font face à quatre mille demandeurs d’emploi. Samia, Corinne, Thierry, Zuleika doivent soutenir et surveiller, faire du chiffre, obéir aux directives politiques et aux injonctions de communication, trouver du travail là où il n’y en a pas. C’est la vie d’une équipe qui a intégré l’impossible à son quotidien.

Le blog de Laurent Muchielli

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Collectif gardois Sortir de l’état d’urgence

Samedi 12 mars, journée nationale d’action

Défendons nos libertés
Non à l’état d’exception permanent
Levée de l’état d’urgence
Non à la déchéance de nationalité

RASSEMBLEMENT à NÎMES, SAMEDI 12 MARS
à 14H30 DEVANT LE PALAIS DE JUSTICE, côté Esplanade

* à l’appel des associations et syndicats : ACAT, AFPS Nîmes, Amnesty International, Apti, Attac Nîmes, FSU, La Cimade, Emancip’action, LDH Gard (Alès, Nîmes, Uzès – Ste. Anastasie), OIP, Réagir pour Beaucaire, RESF, Trait d’union, Union Syndicale Solidaires 30, UD CGT, UJFP, USP ; à l’appel de gardois-e-s solidaires,

avec le soutien de Alternative Libertaire, EELV, Ensemble!, Nouvelle Donne, NGS, NPA, PCF, PG.

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